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TCHAD : NOTE D’INTERVENTION AU YOUTH CONNECKT FORUM 2025

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Mesdames et messieurs, permettez-moi, avant toute chose, d’exprimer ma profonde gratitude à Son Excellence Monsieur Maïdé Hamit Lony, Ministre de la Jeunesse et des Sport du Tchad, pour son invitation spéciale adressée au Système Européen de Coopération et pour l’honneur qui m’est fait de prendre la parole dans ce prestigieux Forum Youth Connekt Sahel – Tchad 2025.

M. Gabriel MVOGO SAINT, Président du Système Européen de Coopération - Tchad 2025
M. Gabriel MVOGO SAINT, Président du Système Européen de Coopération – Tchad 2025

Je salue très respectueusement la présence ici au Tchad, de leurs Excellences, les Ministres de la Jeunesse du Niger et du Togo, ainsi que les distingués représentants des délégations des pays africains, en particulier les pays frères du Sahel, à qui je rends un hommage appuyé pour leur engagement constant et leur courage dans la lutte contre le terrorisme.

J’adresse également mes salutations les plus déférentes à l’ensemble des distingués invités, en leurs rangs, qualités et grades, et j’exprime ma reconnaissance sincère à tout le comité d’organisation du Youth Connekt Tchad, avec une mention particulière à Monsieur le Coordonnateur national pour le travail remarquable accompli.

Enfin, je voudrais adresser, du fond du cœur, mes remerciements au peuple tchadien, pour l’accueil exceptionnel, chaleureux et fraternel qu’il a réservé à ma délégation et à moi-même depuis notre arrivée sur cette terre de courage, d’hospitalité et de dignité – Pays de Toumaï.

HISTORIQUE : Le Sahel est la plus vaste région territoriale d’Afrique, s’étendant sur plus de 5 millions de km², mais c’est aussi l’une des zones les moins densément peuplées du continent, avec en moyenne 25 habitants au km².

Depuis plus de vingt ans, cette région traverse des crises multiples, sécuritaires, climatiques, économiques et sociales. Autrement dit, un jeune du Sahel âgé de 20 à 25 ans aujourd’hui a grandi dans un environnement marqué en permanence par la précarité et l’instabilité. (ET CE N’EST PAS NORMAL).

LE TERRORISME : Ces jeunes sont doublement victimes de la crise sécuritaire la plus profonde que le Sahel ait connue : le terrorisme.

D’un côté, certains subissent le recrutement forcé, souvent accompagné d’un lavage de cerveau alimenté par la consommation de drogues.

De l’autre, beaucoup deviennent des cibles innocentes de la violence. Pourtant, malgré cette dure réalité, ces jeunes continuent de résister, de créer et d’espérer.

EDUCATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITES : Mais au-delà de la sécurité, une autre bataille décisive se joue :

Celle de l’emploi et de la formation des Jeunes au Sahel.
Le chômage des jeunes dépasse souvent 30 à 40 % dans plusieurs pays sahéliens, et le sous-emploi touche plus de 60 % de la population active jeune. Les programmes nationaux et internationaux se multiplient, mais leurs impacts restent limités sans une refonte profonde des politiques éducatives et économiques.

L’un des constats majeurs est le manque de formation adaptée aux réalités économiques locales.

AUTOENTREPRENEUR : L’auto-emploi, ou entrepreneuriat, ne peut réussir que sur la base de compétences solides, d’un accompagnement structuré et d’infrastructures de base : routes, énergie, connectivité, financement. Sans ces piliers, le talent reste isolé, et les initiatives ne parviennent pas à maturité.

Alors, comment lutter contre le chômage des jeunes du Sahel ?
Quelles clés pour transformer leurs idées en success stories ?

Pour y répondre, il faut d’abord comprendre que dans ce monde en mutation technologique et économique, les États du Sahel sont encore de jeunes nations, en construction.

Le chômage des jeunes est donc un défi existentiel il ne se résoudra pas uniquement par la volonté individuelle, mais par la mise en place de mécanismes gouvernementaux et régionaux fondés sur la triade :
être employé, s’auto-employer ou devenir employeur. (Mettre en place cette formule dans l’ensemble des système éducatifs fera parti des solutions adéquates).

LA VALORISATION : Ces mécanismes doivent également valoriser la réussite et dédramatiser l’échec de ceux qui ose construire, ose initier.
Car l’échec, en entrepreneuriat, n’est pas une honte chère frères et sœurs, c’est une école de l’apprentissage, une étape sur le chemin de la réussite.

Hier, lors de la plénière de haut niveau, Son Excellence Monsieur le Ministre de la Jeunesse et des Sports du Tchad a rappelé une vertu essentielle : la patience.
Sa recommandation a suscité quelques réactions, révélant que beaucoup de jeunes confondent réussite rapide et réussite durable. Pourtant, dans l’entrepreneuriat, la patience est la pierre angulaire du succès.
Un jeune entrepreneur qui crée son entreprise doit parfois être tour à tour créatif, technicien, communicant et gestionnaire, sans retour immédiat sur investissement. Mais chaque jour de travail, chaque tentative, chaque apprentissage le rapproche de sa vision.

Et c’est cette vision, nourrie de patience, qui transforme une idée en entreprise, une entreprise en réussite, et une réussite individuelle en moteur collectif pour la jeunesse du Sahel.

Aujourd’hui, le Sahel n’a pas besoin de pitié, mais de partenaires et de bâtisseurs.
Chaque jeune doit comprendre qu’il est le premier acteur du changement.


M. GABRIEL MVOGO SAINT, Président du Système Européen de Coopération.

Les défis sont immenses, mais notre génération a la responsabilité d’en faire des opportunités.
Le Sahel ne doit plus être vu comme une terre de crise, mais comme le laboratoire de la résilience africaine, le berceau de l’innovation, et la zone d’expression d’une jeunesse courageuse, créative et debout. Je dis à la jeunesse du Sahel : croyez en votre force, croyez en votre idée, persévérez avec patience, et bâtissez avec dignité.
Car c’est de vos mains, de vos initiatives et de vos rêves que dépend la renaissance économique du Sahel.

M. GABRIEL MVOGO SAINT, Président du Système Européen de Coopération.

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